« Titus » du projet à l’appareillage

Une réussite totale et définitive


Le 8 août 2003 le journal « Libération » a publié un article signé Antoine de Baecque intitulé « Titus » du projet au naufrage inséré en page culture du journal, également rendu public dans l’édition électronique du journal (Libération.fr)

Éric Andrieu est mis en cause dans cet article.

Sa réponse ici, suite au refus d’insertion de son droit de réponse par Antoine de Baecque et Libération.


« “Titus”, du projet au naufrage […] des milliers d’euros engloutis […]  gaspillés pour rien (sic) […] arnaque […] auparavant, le metteur en scène était parti avec la caisse après un spectacle dans le off d’Avignon […] (des) vacances payées avec la carte bancaire de la Compagnie […] depuis mai, aucun salaire versé […] au lieu de la première de Titus, c’est la fin unilatérale de tous les contrats ». 

En ces termes, Antoine de Baecque évoque mon travail de répétition de la pièce Titus Andronicus de William Shakespeare dans un article paru le 8 août 2003 en page « culture » de Libération. 

Le spectacle dont j’aurais volé la caisse dans le off fut représenté près de 130 fois par la suite. Lorsque j’assure l’intégrale rémunération du temps de travail de mes collègues, je n’en éprouve de mérite qu’incontestable. Ce dernier permet des vacances payées à mes frais. Quant au reste du contenu de l’article, le nombre d’erreurs et d’inexactitudes me sidèrent.

Ma compagnie n’avait d’autre convention avec ses partenaires que celle décriée. Bien évidemment pas le « naufrage » de ce « Titus » mais son appareillage dans le cadre d’un chantier théâtral. Ce dispositif exceptionnel de par sa durée, le nombre et la qualité des partenaires, aura permis de payer des artistes pendant 9 mois. Rien n’allait de soi en la matière, et il m’a fallu convaincre, travailler, lutter pour ce faire.

Il aurait valu la peine de me contacter, ainsi que le grand nombre des salariés de la compagnie, avant de publier un tel article, et afin de vérifier la validité des informations portées à la connaissance des lecteurs de Libération. Il aurait valu d’observer le regard que je porte sur ma pratique plutôt que d’en détériorer l’audience pour des raisons peut-être inavouables : Fallait-il coûte-que-coûte un exemple dans le contexte de chasse aux abus qui accompagne la réforme de l’intermittence ?

Mon action satisfait une condition initiale au théâtre, son échéance première et primordiale, lorsqu’elle détermine un temps nécessaire pour des répétitions, que celles-ci soient (ou non encore) subordonnées à un calendrier de représentations. Cette stratégie consiste à le moins céder au marché, à soustraire ma pratique à toutes sortes de frénésies et conditions que je juge restrictives pour mon art. Par ailleurs, il revient à ma liberté de donner à voir publiquement, ou de n’en rien faire, ce que je produis et signe, et comme le dit Claude Régy de retarder toujours le moment où quelque chose sera fait. Ne pas montrer, rendre les choses sensibles (Espaces perdus)

Les propos du journaliste portent atteinte à mon honneur, à la réputation d’une compagnie de théâtre, à des femmes et à des hommes qui m’accompagnent dans ce qui est aussi leur action. L’informateur a communiqué en leurs lieux et places, et en les miens. Cela ne se substitue pourtant pas à 800 heures de répétitions, et à ce qui est à venir. 

Je compte sur la présence de Libé le jour de la première… quand elle aura lieu… si elle a lieu.

Éric Andrieu, août 2003

P.-S. — J’ajoute aujourd’hui et comme le disait le grand Gilles Deleuze que, ce que fait circuler cet indic tout comme Libération « est un ensemble de mots d’ordre — ce que vous êtes censés devoir croire, comme si vous deviez y croire […] Qu’est-ce que l’art peut avoir à faire avec tout ça ? Quand il devient un acte de résistance. »

Sans quoi, Antoine de Baecque, commissaire de l’exposition parisienne récente Marie-Antoinette, métamorphoses d’une image. Ou comment réhabiliter sans vergogne, à coup grossier de dossier pédagogique, grand frais de subvention publique et d’accessoires de mode, un personnage insignifiant de L’Histoire de France en outre traître au pays.
Les propos du commissaire ne s’inventent pas. Tout à son encadrement idéologique, à son action éducative, mon sieur fait gloire à la « modernité [d’]une femme politique puissante et réactionnaire » à son « désir forcené d’affranchissement individuel […] contre le collectif, la politique, le social » Ses piteuses risettes à une « star [vous lisez bien !] par sa nature [à laquelle] les adolescentes du monde et les mères d’adolescentes peuvent s’identifier » (sic) ne lui rendront pas l’estime publique quel que soit ainsi détourné l’appareil culturel républicain. Et passons ce déjà trop. Antoine de Baecque, on le voit, âme révolutionnaire ! Historien révisionniste. Journaliste au pas. Raté de l’art, son parasite. Agent vil du dernier toujours pire avatar de la monarchie présidentielle. Laquais zélé de la malveillance oligarchique — entendu, libre, non faussée. Antoine de Baecque, En Marche pour La Restauration s’offrirait le cas échéant à Le Pen. Antoine de Baecque — Garde-à-vous !